Florie, votre neurone n'y est pour rien, lorsqu'on ne comprend pas c'est que les explications ne sont pas suffisamment claires.
Zabot, je plussoie.
Je pense que nous confondons souvent le « coté facile » c'est à dire coté du cheval sur lequel il nous est plus facile, à nous humain, d'agir, d'obtenir la réponse attendue du cheval, et « coté facile » du point de vue du cheval: coté qu'il préfère pour agir, coté qu'il choisi de lui-même pour entrer en relation avec nous, en donnant la réponse de son choix qui n'est pas forcément celle que nous attendons.
Par exemple: la jument de Zabot, montre clairement qu'elle préfère tourner en liberté à main droite, puisqu'elle choisi cette main pour rester sur un cercle, en liberté autour de Zabot, et qu'elle cherche à changer de main si Zabot lui demande de tourner en cercle en liberté à main gauche.
Mais lorsqu'elle tourne ainsi, en liberté, à main droite, autour de Zabot, elle s'organise physiquement comme elle l'entend et non comme Zabot le voudrait. C'est donc le coté facile du point de vue de la jument, qui préfère rester dans sa dissymétrie, et choisit le coté qui lui demande le moins d'effort physique pour accéder à la demande de Zabot et, qui, de son point de vue de jument, est: « tourner en cercle autour de mon humaine » et non pas: "m'étirer et pour cela tourner en cercle". Pour la jument le but est de tourner en cercle.
Par contre en longe, elle accepte de tourner à main gauche, en s'étirant, car à main gauche, pour accéder à la demande de son humaine qui est toujours (du point de vue de la jument): « tourner en cercle autour de mon humaine » elle est amenée à s'étirer, elle ne peut le faire qu'en s'étirant.
Du point de vue de Zabot, dont le but est de provoquer l'étirement de la jument et d'utiliser le cercle comme moyen (et non comme finalité, comme but, contrairement à la jument) faire tourner la jument à main gauche permet d'obtenir l'étirement. Pour Zabot le coté facile dans cet exercice, sera donc la main gauche.
Autre exemple:
Le poulain de trait de 18mois ne veut pas se décoller de moi. Il est droitier, plus de poids sur l'antérieur droit, tête plus facilement du coté gauche. En ligne droite son postérieur droit s'avance et vient se poser, quasi à l'extérieur de l'antérieur de droit et son postérieur gauche pousse vers son antérieur droit, donc sa croupe pousse vers la droite ce qui l'incite encore plus à venir coller son épaule droite vers moi. De plus, il vit seul, et recherche la compagnie, près, très près, pour des grattouilles, mordillements, comme avec un compagnon de jeux de poulain, il ne veut pas que j'exerce de contrôle à distance de son épaule droite, ceci n'entre pas dans son projet personnel.
Donc si j'essaie de le faire tourner autour de moi, lorsqu'il veut me coller, surtout si je le fait en lui poussant le postérieur droit, il pousse ses hanches vers l'extérieur,(coté droit long) vers la gauche, car son coté gauche est le plus court. (Il ne peut pas « pousser son postérieur droit sous la masse » en direction de son épaule gauche, pour que dans un premier temps son postérieur se pose dans la trace de l'antérieur droit, parce que son coté gauche est « court » et son coté droit est « long ») Comme il pousse ses hanches vers l'extérieur, vers la gauche, il est encore plus à même de ramener ses épaules vers moi. En lui poussant le postérieur droit, je l'incite carrément à se tourner vers moi.
Donc pour lui, le coté facile, pour faire ce qu'il veut, c'est à dire me coller, c'est bien le coté droit. Alors que pour moi, pour obtenir ce que je veux, le tenir à distance, en main, le coté droit est bien le plus difficile.
Si je me place à sa gauche, son coté court, sa tendance naturelle à reporter du poids sur son épaule droite, (vers l'extérieur lorsque je suis à sa gauche) et à porter naturellement sa tête vers la gauche, me facilite grandement les choses. Lorsque je sollicite son postérieur gauche, celui s'engage plus. Comme son coté gauche est plus court, il a moins de facilité pour sortir les hanches, donc son postérieur pousse vers son épaule droite. Ce qui l'empêche de me coller avec son épaule gauche.
La dissymétrie ce n'est pas seulement un coté plus long que l'autre, mais aussi une répartition inégale du poids sur les membres. Les postérieurs portent moins de poids que les antérieurs, avant d'avoir atteint un équilibre horizontal en équitation. Mais le poids imparti à chaque latéral n'est pas égal. Un cheval coté droit long, portera plus de poids sur son antérieur droit que sur son antérieur gauche.
Chez un cheval droitier, comme le poulain et la jument de Zabot, le centre de gravité du cheval est vers l'avant et vers la droite. Il utilise de préférence son épaule droite, et place sa tête plus facilement vers la gauche, ce qui étire son coté droit (coté droit plus long) et ceci provoque un transfert de poids du postérieur gauche vers l'épaule droite.
- Pierre Beaupère a écrit:
- J'insiste sur ce point: une partie du poids qui devrait être supporté par le postérieur gauche est déplacé latéralement vers l'antérieur droit.
C'est ce que m'a confirmé le poulain.
Florie, n'hésitez pas, décortiquez, pinaillez, posez des questions!
Si vous préférez partir d'un exemple un cheval que vous connaissez, cela pourrait faciliter les choses.