Cheval froid aux jambes

Un cheval blasé à la leçon de jambes est surtout victime de mauvaises leçons de jambes, il me semble.

Ma ponette n'a pas eu l'occasion d'être blasée à la leçon de jambe, elle a par contre "blasé" pas mal de cavalier.
Yves a eu l'occasion de la monter lors du colloque sur la légèreté. C'est une petite bête sympa qui sait ce qu'elle veut et qui s'exprime !

Le transfert de joie de vivre c'est exactement ce que vous faites Centaure, et les rares moment où je l'ai sentie se lâcher et se "jeter" en avant avec plaisir c'était au galop, en tête de balade.

Elle est jeune, elle évolue, à présent elle prend à coeur son rôle de cheval de tête et remet en place les chevaux qui veulent la doubler. Avant elle s'écartait style "si tu veux t'y coller vas y !"

Je privilégie actuellement la piste d'une douleur car elle se "bloque" régulièrement et j'ai besoin de l'ostéo pour la remettre en route

En fait le titre du sujet qui ne parlait pas de ma ponette au départ peut prêter à confusion : ma ponette n'est pas froide aux jambes : elle réagit à des sollicitation discrète mais l'impulsion "meurt" au bout de 3 foulées.
Moi j'appelle ça manquer d'auto-impulsion.

Elle peut aussi faire 1/4 du tour du rond en marche arrière si le cavalier est irrespectueux. Plus il va s'énerver ou manifester de l'agressivité, plus elle va reculer. D'où mon verdict : elle n'est pas blasée et sait se faire respecter.

Un cheval qui manque "d'auto impulsion" doit être éduqué à la leçon de la jambe....Il faut savoir qu'il existe deux sortes de leçons de jambes:

1/ avec le cheval qui ne répond pas/ ne comprends pas la demande impulsive du mollet: savoir cesser l'action dès que l'on comprend que le cheval n'y répond pas(parce qu'il ne la comprends pas, parce qu'il ne la respecte pas.....) et la recommencer avec la même "intensité" en y ajoutant une action rapide de la badine juste derrière le mollet et ,s'il le faut, l'aide vocale. Bien sûr cette leçon se fait rênes longues pour que le cheval qui veuille répondre avec célérité le fasse sans être gêné par la main. Et la récompense doit suivre la réponse juste,(caresse, et surtout abandon de la demande). Si le cheval ne répond pas, recommencer sans y mettre plus d'intensité.. sinon risque d'avoir un cheval qui deviendra encore plus lourd à la jambe!

2/avec le cheval qui n'arrive pas à garder cadence et constance de l'allure: agir de la même manière qu'indiqué ci avant, mais sans aucune action de jambe; Dès que le cavalier sent le ralentissement (condition sine qua non), lors d'un changement de direction, lors du passage d'un coin ou sur n'importe quelle trajectoire, l'action du stick derrière le mollet doit immédiatement renvoyer le cheval en avant.
Le fait d'agir ainsi permet que le cheval différencie l'auto impulsion du changement d'allure ou d'amplitude demandé par les jambes.

Il est bien évident, (donc pas précisé ici) que cet exercice ne peut être correctement compris par le cheval et suivi d'efficacité que si le cavalier sait se servir correctement de ses aides impulsives (voir le dossier sur le sujet de l'action des jambes)..........Que le cavalier commence par tout mettre en oeuvre à son niveau pour ne pas gêner le cheval dans son mouvement et avoir un dialogue clair et des codes précis et le cheval le remerciera en se portant en avant, comme le veut sa nature.............. 

Dans le cas de Rouzenn la technique 2 ne fonctionne pas... Elle a toujours le dernier mot, à l'usure !
Et éventuellement elle se bloque physiquement et il faut faire venir l'ostéo...
Je compte étudier son cas concrètement avec un bauchériste qui travaille pas loin dès que je serais en état de monter à cheval.
Je suis vraiment en train de me dire qu'elle ne peut pas.

Gaëlle LEPREVOST a écrit:

Je suis vraiment en train de me dire qu'elle ne peut pas.

C'est une solution envisageable. TOUS les chevaux ne sont pas tous faits pour la selle..................  

peut etre essayer de la monter en licol...juste pour voir son comportement;en milieu clos,bien sur.

Yves Katz a écrit:

Le cheval qui est mollasson le restera toujours. IL ne s'agit pas d'aller contre la nature des animaux. mais tout cheval est capable d'être léger aux jambes. Il faut savoir lui appliquer les bonnes leçons de jambe au bon moment.

Quel plaisir de lire cela... " de ne pas aller contre la nature des animaux. "
Toutefois, peut on leur donner "l'envie " de se porter ? Le colonel Carde disait de mon cheval qu'en effet il s'agit d'un animal très épris de liberté un poil fainéant ...

Alors dans le travail, je mets l'accent sur l'extérieur.
Mais même là parfois j'ai l'impression qu'il se retient... Il est d'un calme à toute épreuve (sauf exception) je profite du retour vers l'écurie pour avoir plus d'impulsion (lu dans "extérieur et haute école" de Beudant) et cela fonctionne plutôt bien.
Mais à l'aller... sa nonchalence, son manque de tonicité parfois me contrarie, bien que je le garde pour moi... si l'on peut dire.

Le physique du cheval me semble-t-il serait également un critère à prendre en compte.
Il est faible dans un jarret (soucis surveillé par le vétérinaire 2 fois par an - aucune contre indication au travail) et semblerait que son rein aussi soit faible.

Et là, nous entrons dans un cercle vicieux.
Je n'ose demander trop, de peur de "faire mal"... Alors qu'il faut qu'il muscle cette arrière main pour soutenir ses articulations.
De même le dos se relâche vite dès que nous travaillons moins (ce qui est le cas en ce moment) et la transmission se fait mal de l'arrière à l'avant (en règle générale ou alors sur un temps très court - duquel je me contente )

Alors demander oui.
Mais il y a toujours le facteur "est ce que je fais bien ? est ce que je ne demande pas trop ? ou devrais - je demander plus ? "

La peur de mal faire est également un frein... Faut il oser aller à l'erreur (sans la pousser à l'infini car je pense que l'on se rend vite compte quand quelque chose n'est pas juste : contraction, soucis de contact, sensation désagréable etc....) pour finir par trouver le bon dosage ?

Le cheval sait vous dire si vous faites mal ou si vous allez trop loin. A vous de le connaître, de l'écouter, de le comprendre.
Ma dernière jument,trotteuse réformée,était une grande partisane du peu de mouvement en avant et peu au courant de ce que pouvait être l'impulsion chez un cheval. Elle avait dû avoir un accident sous le sulky (marque blanche au garrot et sur l'épaule gauche,signe d'ancienne blessure,mais je n'ai pas pu en savoir plus).. Fortement nouée dans ses épaules,tout son poids sur l'avant-main elle se traînait au lieu d'aller de l'avant. Comme avec un moteur froid de voiture en hiver,je me suis attaché à lui demander des transitions rapprochées au pas (poids du corps,mains hautes à action discontinue si nécessaire lors du ralentissement,allègement de l'assiette et du haut du corps,descente de mains pour revenir au pas de référence,l'action de la jambe étant ŕéduite à un simple effleurement du mollet) en sachant me satisfaire de peu au début. Conjointement à cette gymnastique, je travaillais la mobilisation des épaules en isopraxie ( buste et cuisses). Lorsque la jument a accepté d'être un peu plus active,je me suis attaché à ce qu'elle conserve une cadence et une impulsion constante ( dès qu'il y a ralentissement de la part du cheval,remis en avant par la sollicitation SEULE du stick de dressage ( la cravache étant réservée au CSO). Le cheval faisait ainsi progressivement la différence entre maintien de l'allure et demande de transition entre les allures et dans l'allure. Le tout sur des séances de courte durée ( la jument, en plus,transpire rapidement,signe d'inconfort au travail et d'effort "tout de même librement"consenti). Aujourd'hui,elle est légère aux jambes ( je n'ai plus l'âge oû on peut accepter de descendre de cheval,les jambes fatiguées et les bras tétanisés,comme je l'ai connu avec d'autres chevaux à une autre époque,dans une école pourtant réputée) et accepte de trotter avec une légèreté qui est sienne,mais dont je sais qu'elle ne pourra briller sur un terrain de concours. Mais,comme ce n'est pas ma finalité,ni la sienne,peu me chaut!.............
Atention,il n'est pas sûr que cette façon de procéder soit applicable à tous les chevaux.

Le dos se relâche,écrit Aurélie. Avant toute chose,il faut savoir si la cause tient à une gymnastique musculaire déficiente ou à un manque de portée du cavalier. Mon ouvrage sur la longe,dans sa partie mécanique du cheval,ainsi que la rubrique dossiers pourrait vous permettre de faire la différence et donc de définir la progression gymnastique à mettre en place.............

c'est bien ce qui m'intéresse dans votre livre
Aux différentes lectures de vos interventions à droite à gauche il me semble bien que je vais trouver quelques clés là dedans !

Un manque de portée de la part du cavalier.. tiens donc, expression que je n'ai jamais entendue .. MAIS ... il est FORT probable que ce soit le cas chez nous (enfin..chez moi).

J4ai tendance à me dire que comme le cheval est une éponge... son manque de tonicité me renvoi sur .. LE MIEN (et comme la position précède l'action....)

Mauvaise lecture: manque de portée du cavalier= mauvaise orientation de la colonne dont le rôle est d porter le cavalier et d'assurer la transmission ayant sa source dans l'arrière main;
Mais la lecture de " manque de portée de la part du cavalier", comme vous l'entendez est aussi une lecture possible. Bien souvent, le cheval ne fait que refléter son cavalier.................

hmmm
moui alors, les 2 sont valables dans notre cas, le pré et le repos (voire les loi de la pesenteur) lui ont tiré le bidon vers le bas et le dos avec.
Alors comme je ne fais pas grand chose à part des balades au pas en attendant son opération, je réfléchit à la suite.
Et donc à lui faire le moteur et le dos à la longe avant d'attaquer les abdos monté. Et encore je suis presque sûre, je ne sais pas pourquoi que je vais même trouver une façon de lui faire travailler les abdominaux dans un certain livre.
Allez... Je vais faire un tour chez PSR... cela me démange de le décortiquer avant de passer à la pratique...

Ne jamais juger avant d'avoir lu,compris,testé!