Rééduquer une jument stressée

Une jument (SFA) de 9 ans, taille moyenne, dos long, avec beaucoup d'énergie et une forte tendance à tirer comme une dingue au galop et à l'obstacle... ça peut s'arranger... ou pas ?
J'ajoute :
- Très gentille au box,
- Pas de coups de cul... ou alors exceptionnellement pour cause de mouches plates,
mais...
toujours montée en RA, voire pelham, voire pelham + RA.

Mon idée : la travailler très régulièrement en filet (au moins 4 fois/semaine) pour essayer d'obtenir avant tout une attitude détendue (horizontale) et relâchée au 3 allures.

Possible ?

Pas facile de répondre comme ça sans voir la jument.
D'abord un bilan complet, véto, maréchal, ostéo, dentiste.
Que voulez vous faire avec ?
Ensuite si la jument passe ces tests, je pense que rien n'est réellement impossible si on a beaucoup de temps et de patience, en gardant une réserve sur le fait qu'elle peut vous accordé sa confiance mais pas à quelqu'un d'autre.
Personnellement je commencerai par un travail à pied, en longe, en extension d'encolure et en mors simple sans enrênements, ensuite je laisse le cheval plus ou moins me guider.

Bon courage et tenez nous au courant.

Merci de votre réponse.

Il s'agit d'une jument de mon club.
Elle est arrivée déjà comme ça il y a un an et n'a évolué ni dans un sens ni dans l'autre.
Elle est suivie par le maréchal attitré du club qui ne semble pas avoir décelé de particularité. Elle a sûrement été vu par le véto lors de son achat et s'il y avait eu quelque chose de vraiment gênant, je ne crois pas que mon club l'aurait acheté ; ce n'est pas le genre de la maison. L'ostéo... ça, malheureusement, ce n'est pas trop dans les habitudes du club.

Je pense que beaucoup de cavaliers craignent cette jument et entrent en lutte avec elle... et plus ils tirent, plus elle tire, évidemment. Il faut reconnaître que son premier réflexe au galop est de "foncer". Et quand elle part, elle peut aller vraiment très vite et devenir dangereuse (pour elle comme pour son cavalier) car elle semble alors perdre la tête et risque à tous moments de se faucher, de glisser...

J'aime bien cette jument et j'ai proposé à mes enseignantes de venir la monter en dehors des cours.
L'une est entièrement d'accord (de toute façon, elle a reconnu ne pas savoir à qui la donner en cours certains jours) et j'aurai la réponse de l'autre demain.
Mon souhait est d'essayer d'établir une relation de confiance avec cette jument (je l'avais monté lors de son arrivée à plusieurs reprises et j'avais commencé à obtenir des débuts de résultats, mais je ne l'ai quasiment plus monté depuis longtemps) et effectivement de la faire descendre et se détendre jusqu'à obtenir un pas puis un trot relâchés et cadencés avant de commencer à aborder quelques foulées de galop.

Je me dis qu'avec de la patience, il y a peut-être moyen de faire en sorte qu'elle reste au club ou au moins qu'elle en parte dans de bonnes conditions. Si je peux contribuer à ça, ce ne sera déjà pas si mal.

le pb des chevaux de club, c'est que si vous réussissez à obtenir une amélioration, tout votre travail peut être réduit à néant en une seule séance avec un cavalier de club qui aura eu un mauvais réflexe.
Ca peut-être une mission assez "ingrate" ou "décevante".

Mais si le cœur vous en dit, je pense que vous avez compris le pb de cette jument : elle fuit...elle a peur...
De quoi ? d'une mauvaise expérience ancienne qui lui reste en mémoire ? d'une selle inadaptée ? d'une douleur particulière ?
Bon courage avec elle si vous vous lancez dans cette belle mission.

Si on accepte de prendre son temps, si on n'est pas pressé, sin personne ne demande des résultats rapides dans un temps imparti, la rééducation d'un cheval est tout à fait possible, et ce quel que soit son âge.
Il faut accepter le fait que plus le cheval est âgé, plus les défauts peuvent être ancrés profondément et la rééducation plus longue avec des résultats moins visibles.
Un dos long et un cheval qui s'appuie: deux défauts qui se corrigent sans trop de problème et qui peuvent être liés l'un à l'autre.
Comme conseiller commencer par du travail à la longe: ne pas s'intéresser au galop, travailler au pas et au trot en recherchant à ce que le dos se tonifie et se remonte(les dos longs sont plus difficiles à "mettre en place").
Un dos long qui manque de tonicité peut être à l'origine de douleurs, qui créent un manque de confiance (précipitation à l'obstacle); un dos long qui fonctionne mal peut être à l'origine de postérieurs qui sont trop sollicités donc douloureux, ce qui entraine manque de soutien et de poussée, d'où déséquilibre, précipitation et appui sur la main(si on offre cet appui!).........
Bien évidemment, un diagnostic sérieux, recevable, ainsi que des conseils de travail,ne sont possibles qu'en voyant le cheval en mouvement et au travail........................

Si ça ce fait comme je l'espère, j'aurais jusqu'à fin juillet pour travailler, les chevaux partant au pré tout le mois d'août. Ça me laisse un peu de temps.

Prendre son temps pour qu'ensuite la jument ait le temps d'assimiler pendant son repos..........................

Vous avez déjà eu tous les conseils sur la démarche à suivre. Sans ostéopathe le travail sera long et ingrat.
« Dos long » plus long à éduquer au poids du cavalier que les dos normaux.
« Forte tendance à tirer au galop et à l'obstacle », les postérieurs poussent, l'avant main n'amortit pas, donc les postérieurs fatiguent. Elle court après son équilibre sans jamais le rattraper c'est pourquoi: « elle peut aller vraiment très vite et devenir dangereuse (pour elle comme pour son cavalier) car elle semble alors perdre la tête et risque à tous moments de se faucher, de glisser... »
Elle préfère foncer car c'est moins douloureux, elle fuit la douleur.

Les enrênements pour une jument de ce type, ont peut-être provoqué un blocage en C3, le cheval ploie l'encolure à mi encolure au lieu de céder dans la nuque. Ceci accentue la concavité de la base de l'encolure C5, C6, C7 et bien sûr le garrot ne peut se remonter ou pire est enfoncé c'est aussi pour cela qu'elle fonce au galop.
Dans ces cas il y a souvent problème au niveau des lombaires et comme c'est une jument et que les ovaires dépendent des premières lombaires.... l'origine de ses problèmes se situe peut-être là.
Donc longe, car la selle et le poids du cavalier peuvent à eux seuls gêner la remontée du garrot par réflexe d'habitude, en descente d'encolure et même en sous impulsion au début pour étirer la ligne du dessus et écarter les apophyses vertébrales surtout au niveau du garrot. Dans un premier temps privilégier l'attitude basse plutôt que l'engagement, ne rajouter de l'impulsion, au compte goutte qu'au fur et à mesure qu'elle tiendra en descente d'encolure. Le dos, le garrot ne sont pas musclés dans le bon sens donc les abdominaux non plus.
C'était le « grain de sel » du groom de service dont les remarques sont à prendre avec les réserves d'usage.

Je suis d'accord avec Fraxinus.

C'en est ou maintenant ? Des nouvelles ??? Elle est partie au pré ?

Si vous avez la possibilité d'avoir l'exclusivité sur la jument, et l'exclusivité du choix de ses séances, beaucoup-et-quasiment-que , de la longe, bien sur.

Après, le problème soulevé c'est que c'est une jument de club et qu'il faut prendre en compte cette contrainte...
Qu'elle doit souvent être montée, ou qu'on va d'avantage vous demander de la monter plutôt que de "perdre du temps" (!!) à la longer.. ??

Alors négociez de longer / faire longer la jument avant de la monter / avant qu'elle soit montée ; ça évitera au mieux les dommages collatéraux ; Elle va échauffer son dos sans le poids et la contrainte du poids du cavalier, contrainte (en plus d'un dos long) qui fait que son équilibre va aller se retrouver sur l'avant pour trouver une compensation.
L'attitude incurvée de la longe va aider à passer son équilibre sur l'engagement du postérieur intérieur , et l'incitation à la descente d'encolure allégera ses jarrets, faciliteront leur engagement; si vous la longez au mors (colbert) avec une main juste et souple, elle va rapidement trouver un confort dans l'extension d'encolure et un confort lié au contact ; Une fois en selle une dizaine de minutes plus tard, échauffée elle sera plus apte à recevoir le poids du cavalier, déclenchée sur l'engagement des postérieurs elle compenseras avec moins de gène, et de plus, elle aura pu profiter de la longe pour vider son jus et sera sans doute plus facile à gérer.

Essayez en selle de garder la même logique de travail qu'à la longe pour qu'elle continue dans cette mise en équilibre ; un contact souple et bas, sans chercher à "mettre en place", sans point d'appui, qu'elle pourrait utiliser pour tirer et retomber sur son épaule.
l'attitude basse et détendue du cavalier également, pour l'aider à faire descendre la pression ; marcher longtemps. éviter tout conditionnement au stress (galoper à 15 dans la carrière, mettre de la pression dans les jambes et les mains...)

Il y'a peut être quelque chose à travailler dans son environnement également. Les chevaux sont-ils avoinés ? L'écurie est-elle bruyante, avec radio, du passage..? Si elle est stressée elle à peut-être créé des ulcères douloureux ? Comment-est -elle au niveau état physique ?
Il y'a peut-être quelque chose au niveau des ovaires ..? une cure de Folliculinum en 15CH (10 granules 3x/semaine dans une carotte creusée pendant un mois, ça coûte 2 ou 3€ le tube qui dure un mois) ne pourrait peut être pas lui faire de mal.

A l'obstacle, des lignes de gymnastiques basses abordées rennes longues, (ex entrée saut de puce, 1 foulée (réglée par barre au sol) cavalleti, 2 foulées courtes (réglées avec barres au sol) obst... pourraient l'aider à se recaler sans prendre appui sur la main.. Installer la ligne dans le manège si avec les rennes longues vous avez peur de faire voyage-voyage (elle ira pas plus loin que le pare botte ..) les barres de réglage vont l'obliger à respecter les contrats et à se tenir alors qu'elle va chercher à se mettre très à l'horizontale. Ne pas mettre de hauteurs (on cherche pas non plus à la faire panacher)
Ensuite ça peut être utile d'enlever les barres de réglage, par ex sur les 2 foulées courtes, pour voir si elle se recale et qu'elle les prend, sans l'intervention de la main.

Merci pour ce long et riche message, Neph, mais il arrive un peu tard dans ce cas précis...
La jument a été vendue rapidement.

J'avais eu quand même un peu de temps avec elle. Suffisamment pour m'apercevoir qu'en travaillant seul, sans un rythme imposé, et donc en prenant le temps de faire de longs échauffement au pas rênes longues suivi d'un non moins long travail au pas, j'avais une jument qui se commençait à se cadencer au pas puis au trot, et même, après quelques séances consacrées exclusivement au pas au trot, à me donner un galop presque serein quand j'ai réintroduit l'allure dans nos séances.

Je regrette de n'avoir pas eu le temps d'aller plus loin.

C'est dommage. J'espère que ses acquéreurs continueront dans cette voie.
En tout cas il faut se dire que cette période -même courte- à du être enrichissante pour vous... et j'espère que cette jument vous aura apporté des clés utiles pour un autre travail.
Pour moi, chaque cheval, chaque rencontre est une brique à l'édifice de notre compréhension équestre...

neph a écrit:

Il y'a peut-être quelque chose au niveau des ovaires ..? une cure de Folliculinum en 15CH (10 granules 3x/semaine dans une carotte creusée pendant un mois, ça coûte 2 ou 3€ le tube qui dure un mois) ne pourrait peut être pas lui faire de mal.

Juste un petit pinaillage Neph, surtout ne m'en voulez pas, c'est malheureusement mon mode fonctionnement habituel.
Je ne vous apprendrai rien en homéopathie, que vous avez l'air de bien connaître. Mais j'ai fais une grosse bourde un jour (voir sujet erreurs) et je ne peux m'empêcher de frémir quant je constate des conseils en 15CH. Ma remarque est d'ordre général et ne vous concerne pas particulièrement car vous préconisez un organothérapique donc moins de chance de tomber sur le médicament type du patient, mais vous avez oublié de préciser que de 3CH à 5CH on stimule l'organe, de 7CH à 9 CH on régularise et de15CH à 30Ch on le freineou bloque allez savoir de quoi cette jument avait besoin; quoique , vu qu'elle « speedais », elle avait certainement besoin d'être freinée quelque part .
Enfin c'est juste histoire de causer , n'est ce pas?

pour moi ça tombe sous le sens,

il s'agit de réguler l'activité hormonale... Si on stimule les ovaires la jument sera encore plus agitée.

Neph, si je vous est blessée , je vous prie de m'en excuser, ce n'était pas mon intention et je suis parfois maladroite dans mes propos. Mais comme vous avez une formation en homéopathie, nous pourrions peut- être , si le cœur vous en dit, ouvrir un sujet de discussion à ce sujet dans connaissance du cheval. Je vous en laisse l'initiative.

ah non ça ne m'a pas bléssé du tout ! je réfléchissais en écrivant le message... en fait. ça me paraissait logique!

Je n'ai pas vraiment de "formation" en homéopathie ! Disons que je connais les quelques rares remèdes que je donne... Et quand je rencontre une maladie ou un souci, je me renseigne sur les traitements possibles... je les dynamise et je les teste. (au pendule...)
Un sujet sur les soins alternatifs en général peut être sympa !

Neph a écrit:

je les dynamise et je les teste. (au pendule...)

ah! voici de l'exotisme qui me plaît
Quand vous voulez pour le sujet sur les médecines alternatives

y'a rien d'exotique, le pendule est très rationnel en fait !

Bon j'ouvre ce topic...