- Gaëlle LEPREVOST a écrit:
Je suis toute seule avec un méga top génial troupeau de chevaux d'extérieurs, mais ce n'est pas moi qui emmènerait mes cavaliers sur un terrain de CSO le dimanche
Votre positionnement est clair : équitation de pleine nature. Si on veut pratiquer une des 3 disciplines traditionnelles, ce n'est pas chez vous qu'il faut venir. Mais on peut monter chez vous et en club pour apprécier diverses facettes de l'équitation
De la même façon on peut monter dans un club orienté CSO (ou CCE ou dress) et dans un autre orienté EW parce qu'on trouve de l'agrément aux deux
Cette spécialisation sur une discipline est tout à fait compréhensible : le même enseignant ne peut pas tout aimer, tout maîtriser, avoir des chevaux pour tout
Le système CE "initiateurs" et CE "d'approfondissement" correspond à un concept bien différent. Si je comprends bien, l'initiateur amène au mieux jusqu'au G7 et ensuite on change de club
C'est une idée dont j'ai entendu parler (plutôt vu écrire) voilà quelques mois ; sur l'instant j'ai été enthousiasmée
Le temps passant, je me suis posé pas mal de questions :
* Comment le public percevrait-il cette classification ? Il y a des chances pour que seul le club d'approfondissement soit vu comme sérieux ; même chose pour les enseignants
* Comment les clubs initiateurs accepteront-ils le départ de leurs cavaliers vers d'autres lieux ? Les performances des cavaliers d'un club sur un terrain de concours contribuent à construire sa réputation. Les clubs d'approfondissement tireront forcément mieux leur épingle du jeu (en principe) au détriment des clubs initiateurs
* Il y aura moins de cavaliers dans les clubs d'approfondissement : comment rentabiliser ? Pour approfondir il leur faudra plus d'équipement (installations, véhicules) et de meilleurs chevaux...sans compter le salaire plus élevé d'enseignants mieux qualifiés. Tout cela a un coût à répercuter sur le prix des leçons ; le choc peut être plus rude que celui de la TVA
Si on se place du point de vue du cavalier :
* Il a commencé dans un club, y a pris ses marques, en apprécie les enseignants, les copains, l'ambiance (abstraction volontaire des chevaux puisque dans l'autre club ils seront meilleurs). Etre quasiment "obligé" de le quitter peut lui déplaire
* Supposons le club d'initiation à 1/2 heure et qu'il faille 1 h pour rejoindre le club d'approfondissement. Y aura-t-il beaucoup de cavaliers prêts à consacrer autant de temps à la séance d'équitation ? S'il s'agit de jeunes non motorisés les parents seront-ils disponibles ?
* Alors, tant pis, le cavalier reste dans le club d'initiation, stagne, se sent dévalorisé, s'embête...et finit par changer de sport...ou par acheter son cheval et rejoindre une écurie de propriétaires...ou le champ disponible d'un agriculteur sympa
Et donc l'idée, si séduisante au premier abord, me semble à la réflexion peu viable, car trop calquée sur le système scolaire (rédhibitoire pour beaucoup d'adultes), trop oublieuse de l'aspect humain et des contraintes matérielles de toutes les parties
Elle serait possible uniquement dans des agglomérations assez grandes pour qu'il y ait "sur place" les 2 types de structures ainsi que des transports en commun suffisants. Elle ne conviendrait qu'à quelques cavaliers adultes et au gamin de 10 ans prometteur (si, bac en poche, ses études ne l'amènent pas à l'autre bout du pays ou à l'étranger)