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Du départ au galop

DU DÉPART AU GALOP

Dans mon précédent article sur l'optimisation des aides, lors de l'évocation de l'action des jambes, je vous expliquais que le départ au galop ferait l'objet d'un commentaire à part, vu ses particularités.

Il est bon de rappeler que, lors d'une transition montante, le cavalier va être amené à préparer son cheval en utilisant son bassin et ses jambes, qui sont les deux aides propulsives naturelles essentielles.

Je crois aussi important d'insister sur le fait que l'action de la jambe doit se faire rigoureusement en accord avec la phase de soutien du postérieur, dans le but d'en augmenter l'engagement. Et que, de la qualité de l'engagement, découlera la poussée des postérieurs, donc le mouvement en avant.

Tout le monde a appris ce qu'est le galop : une allure naturelle, asymétrique(il existe un galop sur le pied droit et un galop sur le pied gauche, nommé ainsi en rapport avec l'antérieur qui se porte le plus en avant), sautée, à trois ou quatre temps (lequel peut être un défaut d'allure ou le signe d'un cheval rassemblé à l'extrême, selon que ce soit l'antérieur ou le postérieur du diagonal qui se pose en premier)) et une phase de suspension, pendant laquelle aucun membre n'est au contact du sol.

Dans le galop à droite, l'ordre des posers est le suivant :

• postérieur gauche

• diagonal gauche (postérieur droit et antérieur gauche-antérieur droit

• phase de suspension

Dans le galop à gauche, l'ordre est : PD, DD, AG, phase de suspension.

Mais le plus important à retenir pour le départ au galop est ce que l'on voit lorsqu'on regarde un cheval galoper et ce que l'on ressent dans sa propre gestuelle corporelle (comment son corps se positionne et se mobilise) quand le cheval est au galop. Car l'utilisation de l'ISOPRAXIE dans tout ce qui est  mouvement du cheval est une indication essentielle et à la base du liant, indispensable à toute éducation respectueuse du cheval.

Donc, lorsque l'on observe un cheval au galop, on ne peut que remarquer l'avance du latéral du côté du pied où le cheval galope par rapport à l'autre latéral. Ainsi, au galop à droite, le latéral droit (PD et AD) est toujours en avant du latéral gauche.

Cette avancée du latéral intérieur provoque, chez le cavalier lié à son cheval et maître de sa gestuelle corporelle, une ouverture plus marquée de la hanche droite, une avancée de la fesse droite et une élévation plus marquée de cette fesse par rapport à l'autre.

Nous avons tous joué, quand nous étions enfants, à galoper. Pour cela un pied avançait toujours plus que l'autre… Il en est donc de même chez le cheval.

Or donc, nous venons de détailler ce qui caractérise le galop.

Il va donc falloir, pour que le cheval prenne le galop :

1.que nos aides se combinent afin de favoriser l'avancée d'un latéral sur l'autre.

Nous parlons bien sûr ici du départ au galop par prise d'équilibre, le départ par allongement d'allure et déséquilibre n'ayant aucune valeur éducative, ni pour le cheval, ni pour le cavalier !

Car, effectivement, toute l'éducation du cheval a pour but d'en améliorer l'équilibre sous la selle. Et il n'y a rien de plus anti pédagogique que d'initier un cavalier au galop avec un cheval en déséquilibre, le cavalier ayant lui même à ce stade un équilibre précaire.

2. Et que notre attitude ne contrarie pas le cheval lorsqu'il prendra le galop.

Pour cela, le cavalier va (dans le cas d'une demande de galop à droite), lors de la préparation :

• alléger le latéral droit en pesant un peu plus sur sa fesse gauche (cette pesée entraînant automatiquement un allègement sur l'autre fesse).

Pour ce faire, le cavalier va descendre un peu plus dans sa cuisse gauche. Cette descente de cuisse entraîne une fermeture des angles articulaires inférieurs de la jambe (genou et cheville) et donc un recul de la jambe extérieure(recul léger bien entendu).

Le cheval ayant senti cette différence de répartition de poids, il suffira pour demander le départ d'en faire la demande avec la jambe droite impulsive, afin d'inviter le cheval à prendre le galop.

On peut, si nécessaire, ralentir le côté extérieur en fermant les doigts sur la rêne extérieure au moment du lever de l'antérieur extérieur (il faut alors veiller à ce que cette action n'invite pas le cheval à prendre un pli !).

Bien évidemment, cette éducation au départ au galop, demande un certain nombre de pré requis :

• que le cheval ait été éduqué aux demandes du poids du corps ;

• qu'il ait été initié au départ au galop par prise d'équilibre à la longe (voir  mon ouvrage sur la longe, évoqué dans un précédent article de Cheval Savoir) ;

• qu'il réponde correctement à des actions discrètes des jambes.

Le cavalier qui éduque son cheval au départ au galop aura intérêt à aborder cet apprentissage à partir de la leçon de l'incurvation, un cheval incurvé ayant naturellement un postérieur plus engagé que l'autre. L'exercice idéal préparant  au départ étant l'agrandissement du cercle (postérieur intérieur plus avancé et  report de poids sur le latéral extérieur).

Dans un deuxième temps, le travail de l'épaule en dedans permettra de préparer des départs de meilleure facture.

De cela, il découle qu'il vaut toujours mieux commencer les départs du côté où le cheval est plus à l'aise et s'incurve le plus facilement (voir les articles de Pierre Beaupère sur la dissymétrie du cheval dans Cheval Savoir) et qu'il vaut mieux attendre que le cheval commence à se redresser avant que d'aborder les départs du côté difficile.

Pour ce qui est de la dissymétrie du cheval, si on peut galoper "longtemps" du côté aisé, il vaut mieux ne travailler que les départs à la main difficile et repasser au trot et au pas, afin de re décontracter le cheval et le redresser autant que faire se peut , en fonction de son niveau, avant que de lui demander un nouveau départ.

Quelques petites précisons :

• Un cheval galope à faux lors de tourners et de passage de coins ;

• Sur la ligne droite, on parle de contre galop(galop sur le pied droit à main gauche par exemple) ;

• Un cheval ne peut exécuter un exercice de déplacement latéral qu'en étant au galop du côté de son incurvation. Ainsi un cheval qui galope sur le pied droit pourra exécuter une épaule droite en dedans et un appuyer vers la droite (cette petite remarque explique bien toute la valeur gymnastique de l'appuyer pour améliorer l'abaissement des hanches chez le cheval) ;

• Utiliser cette manière de faire pour demander le départ est un très non exercice pour obtenir par la suite des changements de pied discrets, par la simple demande du poids du corps et sans que le cheval ne soit invité à se traverser, la jambe extérieure n'agissant pas.

Vous répondrez à cette longue étude du départ que l'on peut demander un départ au cheval de mille et une façons, en lui grattant  l'oreille ou autre. C'est vrai, mais la façon de faire que je propose s'inscrit dans une progression d'éducation et sensibilise toujours plus le cheval à des aides discrètes.

Yves KATZ, 2012.