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Mécanique équestre et action des jambes

FIGURES DE MANEGE
et gymnastique du cheval

Les figures de manège font partie intégrante de l’éducation que reçoit le cavalier... Au cours de sa vie d’équitant, on ne manque pas de lui parler de volte, de doubler, de déplacements latéraux...

Toutes ces figures de manège qu’on lui fait exécuter pour lui apprendre les aides essentielles sont aussi, pour ce qui concerne l’éducation du cheval, autant d’exercices de gymnastique visant à rendre le cheval plus libre sous la selle du cavalier, afin qu’il redonne monté le brillant des allures qu’il peut avoir naturellement.

Si les enseignants, dans le cadre de leur discours pédagogique, prenaient la peine d’expliquer à quoi servent toutes ces figures, nul doute que les élèves chercheraient à les exécuter avec plus de soin et qu’ils seraient à même, dans un deuxième temps, de les éduquer efficacement pour améliorer le niveau équestre de leurs chevaux. Nous allons donc, aujourd’hui, essayer de détailler l’intérêt de toutes les figures de base dans l’éducation du cheval.

Il existe deux grandes familles d’exercices (et de figures... Je n’en rappellerais pas à chaque fois la double conception !) :

• les exercices d’une piste ;

• les déplacements latéraux, sur deux, trois ou quatre pistes.

I. LES FIGURES D’UNE PISTE

Nous placerons dans cette catégorie les figures sur le droit (doubler avec ou sans changement de main, contre changement de main,….) et les figures demandées à un cheval incurvé (avec toutes les réserves d’usage sur ce qu’est un cheval incurvé, la faculté de s’incurver n’étant pas la même à tous les niveaux de la colonne vertébrale du cheval.), à savoir volte et demi volte essentiellement.

I.1. Exercices sur le cercle

Ils seront évoqués en premier, car ce sont les premiers que l’on aborde dans l’éducation du cheval, ne serait-ce qu’au travers du travail à la longe. Leur finalité est de permettre la décontraction musculaire, qui va se traduire par un allongement des masses musculaires avec disparition des nœuds de contraction localisés que la présence du cavalier peut faire naître chez le cheval.

Dans le travail sur le cercle, on va effectivement rechercher à ce que le cheval étendre les muscles extérieurs ; cela va l’autoriser à dessiner une courbe, à aller à la rencontre du mors (prise de contact faite par le cheval qui avance vers le mors-action d’AR vers l’AV- et non pas par le cavalier qui ramène le mors vers la bouche-action de l’AV vers l’AR qui s’oppose au mouvement en avant). De plus, cette extension musculaire permet une extension correcte du dos, laquelle autorise le cheval à plus facilement porter le cavalier et autorise une meilleure transmission de l’impulsion de l’arrière main à toute la masse du cheval.

Je n’évoquerais ici que rapidement tous les exercices qui découlent du cercle :

• agrandissement et rétrécissement des cercles qui fait travailler le jeu musculaire et le travail des postérieurs vers plus d’engagement ;

• transitions sur le cercle, pour inviter le cheval à être attentif à la rêne extérieure, rêne à la fois régulatrice de l’attitude du bout de devant, de contrôle des épaules et de l’allure.

Pour le cavalier, ces exercices ont pour but de vérifier qu’il arrive à diriger son cheval, sans le gêner et au contraire en l’accompagnant dans son équilibre du moment.

Bien évidemment, à ce stade, les figures ne s’étudient que dans le pli correct du cheval, à savoir le pli correspondant à l’incurvation demandée.

I.2. Les exercices sur le droit

Ils vont pour le cavalier permettre de vérifier qu’il est capable de gérer le déplacement des épaules du cheval pour qu’il soit capable de suivre une ligne droite. On ne parle pas de rectitude du cheval, celle-ci résultant de l’égal engagement des deux postérieurs qui est une des choses les plus difficiles à obtenir du fait de la dissymétrie naturelle du cheval qui ne disparaît jamais complètement et ne fait que s’atténuer au cours de l’éducation du cheval.

Ce sont des exercices qui vont servir de base au cheval (et au cavalier) pour apprendre à répondre correctement à la rêne d’appui ; et qui serviront aussi pour passer progressivement dans le travail d’incurvation d’une main à l’autre.

La rêne d’appui permet aussi d’aborder le déplacement latéral des épaules, lequel, au travers de nombreux exercices, va permettre le développer la musculature des épaules-abducteurs et adducteurs- (donc participer à un meilleur soutien du garrot) et la souplesse latérale de l’avant-main.

II. LA GYMNASTIQUE DES DEPLACEMENTS LATERAUX

Ces exercices appartiennent à deux familles : les déplacements dans la direction du pli et ceux dans la direction opposée au pli. Ils peuvent s’effectuer avec un cheval droit dans sa tige vertébrale ou avec un cheval incurvé. Le travail sur le cercle étant a base de la décontraction du cheval, c’est dans l’incurvation que seront abordés les déplacements latéraux. Ce sera donc eux que nous décrirons en premier, en suivant ensuite la progression appliquée à l’éducation gymnique du cheval.

II.1. Hanches en dehors sur le cercle : le pendant de la rêne d’appui

L'exercice apprend au cavalier ce qu’est la jambe de position.

Cette gymnastique sert au cheval pour lui apprendre à assouplir latéralement son arrière-main. C’est aussi et surtout un exercice qui va inviter le cheval à travailler en descente d’encolure ; pour déplacer aisément ses postérieurs latéralement et chevaler, il va devoir alléger son arrière-main. Pour cela, quoi de mieux que de faire un transfert de poids vers l’avant ? Et pour y arriver, un seul moyen : étendre son encolure, tout en la soutenant, pour ne pas se mettre sur les épaules !

II.2. Déplacements type épaule en dedans

Il s’agit là des déplacements d’un cheval incurvé dans la direction opposé à l’incurvation.

II.2.1. Cession à la jambe

La vraie cession à la jambe, celle qui préfigure l’épaule en dedans, s’obtient à partir du doubler. Dès que le cheval a l’avant main sur la ligne du doubler, on demande au cheval de se déplacer en oblique vers l’extérieur (incurvé à droite, déplacement vers la gauche). L'exercice permet de travailler le chevalement du postérieur intérieur ainsi que son engagement et développe les muscles abducteurs adducteurs et abdominaux. Pour ce qui est de l’avant-main, il participe à la musculation des épaules.

II.2.2. Cession à la jambe « fédérale »

Cette cession à la jambe n’apporte rien dans l’éducation du cheval. C’est un exercice qui permet d’apprécier la justesse de l’utilisation des aides par le cavalier mais qui comporte le risque d’inviter le cheval à se désengager si le mouvement en avant n’est pas rigoureusement respecté !

II.2.3. Évasement du cercle

Deuxième étape avant l’épaule en dedans. Elle a les mêmes avantages que la cession à la jambe, mais sollicite plus le travail du postérieur intérieur.

II.2.4. Épaule en dedans

Point n’est besoin d’insister. Tout le monde connaît les avantages de l'épaule en dedans. Il faut, pour qu’elle soit utile, être progressif, savoir au début demander une obliquité un peu marquée en mettant le cheval sur 4 pistes, pour ensuite progressivement limiter le déplacement des épaules (épaule extérieure dans la ligne du postérieur intérieur, ce qui demande une sortie « limitée » des épaules de la piste) et obtenir un exercice sur trois pistes.

Pour que celle ci soit un exercice utile, il faut que le cheval se déplace avec toute sa masse.

La rêne d’appui, qui ne déplace que les épaules, est à bannir dans cet exercice !

II.2.5. La contre épaule en dedans

La contre épaule en dedans présente les mêmes avantages que l’épaule en dedans, avec un inconvénient : on peut sortir de l’épaule en dedans en renvoyant le cheval sur sa courbe, ce qui donne plus de poussée au postérieur intérieur (dont l’entrée sous la masse a été travaillée par l’eed) et permet de gagner en amplitude.

La ceed , se faisant face au mur, demande de sortir de l’exercice en redressant le cheval qui , durant cette phase, peut se désengager ; ce qui fera perdre au cavalier le bénéfice de l’exercice.

Pour éviter cela, la ceed peut se travailler sur une piste intérieure... et redevient alors une simple eed.

La contre épaule en dedans peut, aux dires de certains, servir pour des chevaux qui ne respectent pas la main et fuient trop vers l’avant dans cette figure.

II.3. Déplacements dans la direction du pli

Dans cette catégorie, nous mettons les exercices type appuyers, tête au mur, hanches en dedans.

La finalité est la même pour tous ces exercices : inviter le cheval à abaisser ses hanches, à ployer dans son bassin... première ébauche du rassembler. Le postérieur extérieur devant chevaler le postérieur intérieur, déjà fort engagé (soit pas l’incurvation pour la hanches en dedans, soit par la propulsion dans l’appuyer), le cheval va devoir plier dans sa hanche pour y parvenir.

Allègement de l’avant-main et abaissement progressif des hanches permettent de juger de la correction du travail.

Comme pour l’eed, le poids du corps est l’aide essentielle car le cheval doit se déplacer dans tout son ensemble.

III. LES TRANSITIONS D’ALLURES

Il ne s’agit plus là de figures, mais d’exercices que le cavalier a à exécuter.

Les transitions vont apprendre au cavalier à contrôler les allures de son cheval et à les adapter au terrain ou au travail demandé.

Pour le cheval, elles vont développer l’écoute des aides du cavalier. Mais la transition d'allure est aussi un exercice de gymnastique qui permet de travailler l’assouplissement longitudinal des articulations postérieures, la juste musculation des muscles concernés et le travail du dos.

Les transitions descendantes travaillent la fermeture des angles articulaires (l’engagement), les transitions montantes favorisent la poussée des postérieurs et participent ainsi à l’impulsion.

Si l’on prend la peine de présenter à ses élèves l’intérêt de tout ce qu’on leur demande, nul doute qu’ils seront plus attentifs à leurs chevaux et à leur équitation.